
L’effondrement récent de plusieurs immeubles dans le centre-ville de Kolwezi, notamment dans le Quartier Biashara, met en lumière une crise urbaine et sociale de plus en plus grave dans la capitale mondiale du Cobalt. Cet événement tragique, dénoncé par l’Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits Humains (IBGDH) dans son communiqué de presse du 14 Août, révèle une situation alarmante : la disparition progressive du tissu urbain face à l’avancée des activités minières, et ce, sans aucune protection pour les populations affectées.
IBGDH ASBL pointe du doigt l’inaction des autorités face à un phénomène qui menace directement la vie et la sécurité des habitants. Les effondrements, qui touchent des quartiers comme Musonoie, Gécamines Kolwezi et Biashara, ne sont pas des incidents isolés, mais les symptômes d’une gouvernance minière défaillante. Selon l’organisation, cette situation est la preuve d’un « manque de vision minière et de la prédation » qui caractérise le secteur en RDC.
Des expulsions sans réinstallation, un droit bafoué
Le communiqué d’IBGDH dénonce également la pratique des déplacements forcés sans plan de réinstallation ni accompagnement des communautés. L’organisation constate avec regret que les autorités provinciales se contentent de percevoir des frais administratifs (12%) liés aux déplacements, sans veiller au respect des obligations des entreprises minières.
IBGDH ASBL rappelle à la Gouverneure de la province un principe fondamental du Règlement minier qui stipule : « la perte de logements et de terres arables doit être compensée par la construction de nouveaux logements adéquats et la mise à disposition de terres de remplacement » (Art. 18 de l’Annexe XVIII). Ce droit, pourtant clair, est ignoré, laissant les populations vulnérables et sans recours.
Appel à l’action immédiate
Face à cette urgence, IBGDH lance un appel solennel aux autorités provinciales et nationales pour qu’elles prennent des mesures immédiates. L’organisation demande de :
- Cesser les déplacements forcés sans plan de réinstallation et de réintégration.
- Garantir les droits des communautés, y compris l’accès à des voies de recours et à des indemnisations justes.
- Mener une enquête transparente sur les effondrements d’immeubles à Kolwezi.
L’avenir de Kolwezi et de ses habitants est en jeu, souligne cette organisation de la société civile spécialisée sur les questions d’exploitation des ressources naturelles. IBGDH a affirmé qu’elle continuera de surveiller de près la situation pour s’assurer du respect des droits humains dans le cadre d’une gouvernance minière socialement responsable.
(Steeve NSENGA)
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